Connu aussi sous le nom de chasse close ou Canned Lion Hunting, le Canned Hunting consiste à payer pour tuer un lion d’élevage. C’est courant en Afrique du Sud malgré le fait que de nombreuses pétitions ont déjà été signées pour abolir cette pratique. Les prix varient entre 4000 à 250000 dollars. Le point sur le sujet.

Plus de 160 fermes d’élevage félins

Plus de 160 fermes d’élevage dont la plupart spécialisées dans l’élevage de lions ont été recensées récemment en Afrique du Sud. Le but serait de favoriser la préservation et l’accroissement de l’espèce via la création de parcs. Ainsi, les lions pourraient s’y reproduire tranquillement et en toute sécurité. Ils seraient libérés dans la savane, une fois matures. D’innombrables touristes du monde entier viennent visiter ces fermes pour découvrir la vie sauvage, approcher, nourrir et caresser de jeunes lions et lionceaux. Certains deviennent même des parents de substitutions pour les lionceaux dans une optique d’aider les responsables des fermes. Par ailleurs, de nombreux volontaires et jeunes y viennent aussi travailler en tant que soigneur. Ils prennent soin des lionceaux et les accompagnent durant les balades avec les touristes. Néanmoins, ils doivent payer leur billet d’avion et leur séjour de leurs poches.

L’envers du décor

Derrière cette belle histoire pleine de bienveillance se cache un effroyable concept appelé Canned Hunting. En effet, la vérité n’est pas tout à fait pareille. Générer un gros volume de cash en élevant des lions et vendre leur tête au plus offrant, tel est le réel objectif de ces fermes. En effet, les lions nés et élevés dans ces fermes sont destinés à mourir ou à être tués. Les lionceaux sont arrachés à leur mère et sont exposés aux touristes qui vont les tenir dans les bras, photographier, etc. De nombreux bébés lions, surtout les plus faibles qui ont été séparés de la mère trop tôt, meurent à ce stade car ils ne supportent pas le stress d’être constamment touchés par des humains et ce, sous la chaleur. Les jeunes lions, eux, sont destinés aux ballades avec les touristes. Quant aux lions adultes et matures, ils attendent leur mort en enclos.

La mise à mort

Une fois choisi et acheté, le lion ou la lionne sort pour la première fois de son enclos pour retrouver un semblant de liberté. En fonction du prix d’achat, la bête peut soit être mise en enclos de 50 m où il sera tué à travers le grillage soit mise dans une partie de la réserve. Pour la deuxième option, le chasseur sera véhiculé et aura l’impression de traquer l’animal. Hors celui-ci est attiré à un endroit précis par le billet d’une carcasse, il ne se doutera pas de ce qui l’attend et ne fuira pas car il est habitué à la présence d’humains. Certaines fermes proposeraient même d’attacher le lion à un arbre pour faciliter la mise à mort. Ensuite, la peau et/ou la tête seront envoyées à l’adresse du chasseur, le corps à la taxidermie et les os vers le marché asiatique.

Combien même ces fermes prétendent faire acte de bienveillance, il est important de noter qu’un lion qui n’a jamais chassé de sa vie et dont la nourriture lui a toujours été servie ne peut survivre à l’état sauvage. Les lionceaux sont formés à chasser et à vivre dans la vie de brousse par leur mère avant de devenir adultes. Par ailleurs, on retrouve aussi des girafes, des rhinocéros, des tigres, des antilopes et autres animaux dans ces fermes d’élevage. Sous la pression populaire et d’associations diverses, il arrive que le gouvernement vote des lois pour améliorer le sort de ces bêtes et interdire l’export des trophées mais la date de confirmation est toujours reportée.